La salle de conférence de l’hôtel Tibi-Libi d’Abomey-Calavi a servi de cadre, ce jeudi 26 Novembre 2020, à une session régionale d’appropriation des magistrats des différentes juridictions du Bénin du rapport de l’étude relative à la mise en œuvre des peines alternatives à l’emprisonnement pour les infractions dites mineures.
Il s’agit, à en croire, le président du conseil d’administration de l’ONG Changement Social Bénin (CSB), Ralmeg Gandaho, de vulgariser les normes relatives aux peines alternatives à l’emprisonnement et les résultats de l’étude inhérente à la mise en œuvre des peines alternatives pour les infractions dites mineures.
L’ONG CSB, dans l’étude réalisée sur les conditions de vie et de détenus dans les onze (11) maisons d’arrêts et prisons sur toute l’étendue du territoire national, révèle que environ six détenus sur dix ont déclaré avoir plusieurs fois manqué de nourriture pour manger à leur faim, d’eau potable, de médicament et d’argent.
On note également, un état d’insalubrité général des prisons, l’inaccessibilité des soins de santé dans les prisons, le manque d’hygiène et la qualité de la ration, le manque d’espace dans les dortoirs, la vétusté de certains batiments et l’inaccessibilité des autorités de l’administration pénitentiaire à certaines catégories de détenus, notamment ceux n’ayant aucune influence.
Les prisonniers sont également 61% à revenir en détention douze (12) mois après leur dernière libération contre 39% au plus après douze mois. Cette mobilité suscite la question de la réinsertion sociale des prisonniers au terme de leur dernière peine purgée.
Les résultats de l’étude précisent en outre que les acteurs de la chaîne pénale font l’unanimité sur la question de la non application des mesures alternatives prévues par la loi. La non appropriation des mesures alternatives à l’emprisonnement par mes acteurs de la chaîne pénale, L’absence d’une nomenclature des infractions éligibles aux mesures alternatives, l’inexistence du décret prévu à l’article 58 du Code pénal qui est censé déterminer les modalités suivant lesquels s’exécutera l’activité des condamnés à la peine de travail d’intérêt général ainsi que la nature des travaux proposés.
Les participants a l’atelier ont félicité l’initiative de Changement Social Bénin et ont promis mettre en œuvre les mesures alternatives prévues par la loi.
Ces derniers ont fait également des suggestions et recommandations. Il s’agit, entre autres, de vulgariser la politique pénale au niveau de tous les acteurs intervenant dans la chaîne judiciaire, donner aux présidents des chambres d’instructions les moyens d’un contrôle efficace pour le respect effectif des délais prévus par le code pénal.
Gatien ÉLÉGBÉDÉ