A l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, le président de la Commission Béninoise des Droits de l’homme, Isidore Clément Capo-Chichi, a rendu publique une déclaration. Lire l’intégralité
La Journée Internationale des Droits de l’Homme que nous célébrons ce jour 10 Décembre 2020, coïncide avec la commémoration du 72éme anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 Décembre 1948.
Célébrée chaque année, la Journée Internationale des Droits de l’Homme est l’occasion pour tous, de renouer avec l’esprit de la longue lutte de l’humanité en faveur des droits et de la dignité de la personne humaine, et de se mobiliser face aux défis anciens et nouveaux, constitués par la pauvreté et les inégalités, la violence, l’exclusion, la discrimination et l’injustice.
Le thème de cette année 2020 : « Reconstruire en mieux – Défendons les droits de l’Homme » est lié à la pandémie du COVID-19, et met l’accent sur la nécessité de reconstruire en mieux notre société, en veillant à ce que les droits de l’homme soient au cœur des efforts de relèvement. Nous n’atteindrons nos objectifs mondiaux communs que si nous sommes capables de créer l’égalité des chances pour tous, de remédier aux échecs qui ont été mis en lumière par la COVID-19 et qui ont favorisé la crise, puis d’appliquer dans une certaine mesure, les normes relatives aux droits de l’Homme pour lutter contre les inégalités de tous genres. Pour ce faire, le respect des droits de l’Homme dans tous les domaines et surtout, socioéconomiques, civils et politiques, sera indispensable pour la mise en œuvre et le succès des mesures de santé publique.
Si René Cassin souhaitait que la Déclaration « qui a une très grande valeur morale, [soit] un guide pour la politique des gouvernements, un phare pour l’espoir des peuples, une plate-forme pour l’action des associations nationales ou internationales de caractère civique», son adoption, nous le savons bien hélas, n’a pas mis fin aux exactions, aux guerres, aux discriminations et violations de tous genres, des droits humains à travers le monde.
Cette journée commémorative est une occasion pour nous, d’encourager le gouvernement à ne ménager aucun effort pour assurer la sécurité des citoyens et de tous ceux qui vivent avec nous, face aux menaces sanitaires et sécuritaires. Le Covid-19 fait désormais partie du quotidien des hommes et les mesures pour lui barrer la route ne devront souffrir d’aucune entrave.
Loin d’être une formalité, cette journée doit aussi nous porter à réfléchir aux moyens et stratégies à déployer à l’effet de prévenir les violations des droits de l’homme. De ce point de vue, il sied, de mettre un point d’honneur sur la nécessité de la sensibilisation, de l’information et de la formation des dirigeants et citoyens, et en particulier de la jeunesse, des journalistes, des forces de défense et de sécurité, aux valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme.
En effet, l’éducation au civisme, l’éducation aux droits humains, contribuent de manière substantielle à prévenir sur le long terme, les atteintes aux droits de l’Homme et à réaliser une société dans laquelle les droits de tous sont considérés, protégés et respectés. Les jeunes ont toujours été les principaux moteurs de changements politiques, économiques et sociaux. Au cours des dernières années, ils ont été à l’avant-garde des mobilisations communautaires en faveur du changement. Leur participation est donc essentielle au développement durable pour tous. Si nous donnons aux jeunes les moyens de mieux connaître leurs droits, les retombées positives à l’échelle mondiales seront multiples. Par ailleurs, si les journalistes sont considérés comme les détenteurs du quatrième pouvoir, que sont la presse et les médias, les forces de sécurité et de défense, quant à elles, sont au cœur de la protection de la personne humaine. Les premiers, sont conviés à être sensible au conflit et à faire un traitement juste et équitable de l’information et les seconds dans leur quotidien, s’acharnent à offrir aux citoyens sans distinction aucune, la protection et la sécurité souvent au détriment, hélas, parfois de leurs propres familles et de leur vie.
Puisse la présente célébration renforcer chaque acteur dans son rôle. Le Bénin, notre pays, aura tout à y gagner car, nous le savons, des défis importants sont devant nous et nous devrons les relever pour préserver la paix, la cohésion nationale et par là même élever l’homme en dignité.
Enfin, à l’occasion de la cette journée, la Commission Béninoise des Droits de l’Homme que je préside voudrait exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, aux forces de défense et de sécurité. Notre reconnaissance va au corps médical et aux agents de santé et notre compassion à l’endroit des familles des personnes victimes du covid-19. Une pensée particulière est pour les détenus et les personnes vulnérables qui ont besoin de notre plus grande écoute. Puisse les valeurs de la République transcender nos décisions, paroles et actes, pour un Bénin ou le droit à la vie, à une vie est la chose la mieux partagée.
Dans son engagement, la Commission restera fidèle à son mandat de promotion et de protection des droits de l’Homme. Les combats ne sont certes pas les plus simplistes, mais, le devoir à accomplir sera accompli dans le respect des Lois de la République et pour garantir en toutes circonstances les droits de l’homme au Bénin.
Gatien ELEGBEDE