A l’initiative de l’organisation non gouvernementale, « VOIX ET ACTIONS CITOYENNES », le Chant d’Oiseau de Cotonou a abrité, le samedi 13 février 2021, un atelier de réflexions sur le thème « Restriction de l’espace civique à l’ère du numérique : quels défis pour la Société civile et la Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples ». Cette activité a bénéficié de l’appui technique et financier de AFRICTIVISTES.
La restriction de l’espace civique au Bénin constitue une préoccupation majeure pour la plateforme de formation des jeunes en citoyenneté numérique et plaidoyer, « VOIX ET ACTIONS CITOYENNES ».
Ainsi, avec l’appui de AFRICTIVISTES, elle a pris l’initiative le week-end écoulé d’organiser une séance d’échanges sur les menaces sur la restriction de la liberté d’expression avec un accent spécifique sur les droits numériques et contribuer à la mise en œuvre d’actions susceptibles de contribuer à inverser la tendance inquiétante qui s’observe depuis quelques années.
Dans ses propos à l’ouverture l’atelier, le Superviseur de « VOIX ET ACTIONS CITOYENNES », Osé COLIKO a précisé que « Voix et Actions citoyennes » met en œuvre cette activité dans le cadre de la m deuxième édition de la « Local Initiative for Justice (LIFJ)» du programme ICT4 Justice de AFRICTIVISTES.
Elle a pour objectif, dira-t-il, de promouvoir et de protéger la liberté numérique et les droits humains en Afrique. Il a fait observer qu’au Bénin, plusieurs indicateurs alertent sur la restriction continue de l’espace civique notamment depuis l’avènement du Code du numérique avec des dispositions jugées liberticides, le retrait par le Bénin de sa déclaration au protocole instituant la Cour africaine des droits de l’homme et des Peuples permettant à ses citoyens de saisir directement la juridiction continentale, le déclassement du Bénin en matière de démocratie par plusieurs organisations à l’échelle internationale…
Aussi et face à ce sombre tableau et surtout à l’entrée en vigueur imminente, le 25 mars prochain, de la décision du Bénin de se retirer du Protocole de la Cour avec pour conséquence de priver ses citoyens du droit de saisine de la juridiction, ce workshop vient mettre pour mettre en lumière l’importance de la liberté d’expression en Démocratie ainsi que les attributions de la Cour africaine. Elle intervient aussi pour sonner la mobilisation en vue d’un plaidoyer urgent à l’endroit du gouvernement du Bénin en vue de surseoir à son initiative.
En saluant l’initiative de « VOIX ET ACTIONS CITOYENNES », le Représentant de AFRICTIVISTES au Bénin, Maurice THANTAN a expliqué que cette activité marque le démarrage de la deuxième phase de « Local initiatives for justice » dans plusieurs pays africains.
« À travers le programme ICT4Justice, AFRICTIVISTES veut aider les populations à comprendre davantage les missions, rôles et le travail de la Commission. Il vise également à mettre en place un cadre de dialogue, d’échange, de discussion et de débat autour des problématiques de droits de l’homme et des peuples », avant de préciser qu’après le Bénin, des activités similaires sont prévues en Guinée, Niger et Centrafrique.
Après la conférence inaugurale de atelier, les participants ont mené les réflexions dans différents groupes de travail autour des thèmes « La restriction des libertés numériques » sous la houlette de Miguèle HOUETO, « L’état de la liberté d’expression depuis l’avènement du Code du numérique » animé par Glory Cyriaque HOSSOU et « Société civile béninoise face à la restriction de l’espace civique au Bénin » conduit par Landry ADELAKOUN.
A l’issue des travaux, les participants ont exprimé leur satisfaction pour la qualité des échanges et formulé plusieurs recommandations au nombre desquelles la poursuite du plaidoyer par les OSC en vue, d’une part, du maintien du Bénin dans le Protocole de la Cour Africaine en conformité avec ses engagements internationaux et d’autre part, le toilettage du Code du numérique d’autre part.
Aclan OMIOTAN