« Le boss nous envoyait des messages Skype à caractères très sexuels pendant les heures de travail. Il nous invitait dans son bureau seule pour un travail pendant lequel, il commence à glisser ses mains là où il ne faut pas… », raconte, désabusée, une jeune femme de 24 ans, victime de son patron de 68 ans.
Des victimes brisent le silence et parlent grâce à l’ONG ALCRER. En effet, l’organisation de promotion des droits de l’homme a mis en œuvre le Projet de renforcement des capacités des femmes à déclencher les mécanismes de répression du harcèlement sexuel au Bénin (DHRaS) avec l’appui de l’Ambassade du Canada. Grâce à ce projet, de nombreuses victimes ont brisé le silence pour rendre de faire découvrir le phénomène du harcèlement sexuel dans les administrations et milieu universitaires. Votre journal, « Droits Humains Infos » vous livre en exclusivité quelques-uns des témoignages rendus par les victimes de ce phénomène.
« Nous étions trois (03) stagiaires dans la même structure et le responsable du projet sur lequel nous travaillions nous harcelait toutes. Il a fallu que l’une d’entre nous ait le courage d’en parler aux deux autres pour que nous nous rendions compte de tout ce que nous subissions dans cette structure.
En effet, le boss nous envoyait des messages Skype à caractères très sexuels pendant les heures de travail. De plus, il nous invitait dans son bureau seule, chacune de son côté, pour un travail pendant lequel, il commence à glisser ses mains là où il ne faut pas. Cela rendait l’atmosphère vraiment invivable. Heureusement, on s’est entendu toutes les trois pour le démasquer.
Moi j’ai eu la chance, après 2 mois dans cette structure, j’ai décroché un emploi dans une autre structure. Mais en vrai, c’en était pas une, parce que mon nouveau boulot en abritait un de plus vicieux et de plus puissant. Là, j’ai dû démissionner de ce boulot mais malheureusement après avoir cédé puisque je n’avais plus de force pour lutter seule. J’ai passé 3 ans dans ce boulot et j’en suis sortie carrément déprimer et cela a failli même me coûter la vie. Je ne souhaite à personne, même à ma pire ennemie, de vivre ce que j’ai vécu sur le plan du harcèlement sexuel.
Au moment des faits, j’avais 21 ans et mon harceleur en avait 65 ans et j’étais novice dans le monde professionnel. Il a fait de moi son objet sexuel et m’a manipulé avec des menaces de sècheresse professionnelle pendant les 3 ans. Quand j’ai quitté ce boulot j’avais 24 ans et lui 68 ans. Même mon propre père a 58 ans. Imaginez donc ma douleur.
Le problème de harcèlement est très réel dans nos sociétés et malheureusement les auteurs ne sont ni dévisagés, ni inquiétés. Ce qui fait que le phénomène ne fait que prendre d’ampleur au jour le jour. Actuellement je suis embauchée dans une autre structure et je prie Dieu tous les jours de m’épargner ce calvaire ».