À l’issue du monitoring des droits humains en carcéral effectué en 2021, l’ONG Changement Social Bénin a organisé à la Salle de participation citoyenne d’Abomey-Calavi, ce Mardi 19 Avril 2022, une conférence de presse de reddition publique des rapports y afférents.Un document qui retrace les conditions de vie et de détention des personnes privées de leurs libertés.
Changement Social Bénin a réalisé 1000 entretiens individuels à raison de 100 par établissement pénitentiaire, avec les personnes privées de liberté.
915 hommes et 85 femMonitoring des droits humains en milieu carcéral*Changement Social Bénin rend publics ses rapports*mes ont été interrogés. Les personnes privées de liberté ont exprimé les souffrances qu’elles ressentent au quotidien.
L’organisation a fait le constat que le système de justice pénale béninois présente des défaillances à plusieurs points de vue alors qu’il devrait se révéler êtres un environnement sécuritaire, humain et visant à aider le délinquant à devenir un citoyen respectueux de la loi et à se réinsérer facilement dans la société après sa peine purgée. Les conditions de détention observées constituent également des violations des articles 7, 9,10 et 17 du Pacte International relatif aux Droits Civils et politiques (PIDCP) prohibant la torture et les peines et traitements cruels inhumains ou dégradant. Les éléments documentées représentent aussi des violations des droits à jouir du meilleur état de santé possible, du droit à l’alimentation et du droit à l’assainissement garantissant par les articles 11et 12 du Pacte International relatif aux Droits Économiques Sociaux et Culturels.
Au cours de cette conférence les rapports ont été officiellement remis au Président de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme, au représentant du Médiateur de la République et à la représentante de l’Ordre des avocats.
Pour Isidore Clément CAPO-CHICHI, Changement Social Bénin a fait du bon travail. Il affirme que la vie ne s’arrête pas lorsque l’on passe les portes de la prison. Il faut donc travailler pour que le séjour carcéral puisse être un séjour à visage humain.
Clotaire OLIHIDE, représentant le Médiateur de la République, réaffirme la disponibilité de l’institution qu’il représente à accompagner les initiatives de ce genre afin de contribuer considérablement au respect et à la promotion des droits humains.
Aux dires de Me Alexandrine Saizonou, l’Ordre des avocats est conscient de la situation de la vie carcérale et déploie sur toute l’étendue du territoire des avocats pour défendre gratuitement ceux qui sont en attente de jugement et qui n’ont pas d’avocat. « C’est une lutte commune, nous allons la continuer et l’ordre jouera sa partition », dira t- elle pour finir.
A l’occasion, le président du conseil d’administration de l’ONG Changement Social Bénin, Ralmeg Gandaho a invité les autorités concernées à prendre la mesure de l’ampleur des défaillances dans le milieu carcéral et à veiller au respect des règles de procédures pénales afin que la liberté puisse demeurer le principe et la détention l’exception.
Gatien ELEGBÉDÉ