L’ONG Famille Nutrition et Développement organise ce vendredi 23 juin la première édition des assises nationales autour du thème « Rôles des familles dans la lutte contre les violences basées sur le genre, la promotion des droits sexuels et reproductifs et de l’égalité genre au Bénin
Ces assises sont organisées avec le soutien de l’ABPF et le Royaume des Pays-Bas. Plusieurs OSC prennent part à cette rencontre
Pour la présidente de l’ONG Famille Nutrition et Développement, Héléna Enongandé CAPO-CHICHI, plusieurs raisons justifient ces assises.
Elle fait savoir qu’au deuxième trimestre de l’année 2021, les violences psychologiques ou morales représentent plus de la moitié (1738 cas sur un total de 3234) ; soit 60% des violences basées sur le genre enregistrées au plan national suivies des violences physiques (592 cas), soit 20% et des violences économiques (325 cas), soit 11%.
Les violences basées sur le genre concernent aussi bien les femmes que les hommes avec une proportion de 15% enregistrée chez les hommes et en matière de violences faites aux enfants, les grossesses précoces viennent en tête avec 400 cas enregistrés au cours du deuxième trimestre 2021 suivies des violences psychologiques ou morales (207 cas), des mariages précoces (192 cas) enregistrés par les différentes structures sociales sur le plan national.
En matière de Mutilations génitales féminines (MGF) 15 cas ont été recensés par les Centres de Promotion Sociales, les formations sanitaires, les ONG et autres structures partenaires, dont 10 sont pris en charge.
Le rapport provisoire de l’année 2022 sur l’étude des violences basées sur le genre (VBG) conduit par l’Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant (OFFE), a révélé que 59% de femmes âgées de 15 ans et plus sont victimes de Violences Basées sur le Genre (VBG) malgré toutes les dispositions institutionnelles et législatives prises par l’Etat avec l’accompagnement des organisations de la société civile et les PTFs.
Ainsi, cette situation justifie le choix du thème de cette année qui réunira pendant deux jours, les parents, les chefs traditionnels, les leaders
Soutenant l’initiative de l’ONG FND, la présidente de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF) Judith Maffon Gbehinto, les formes de violences à l’endroit des enfants sont multiples et les femmes éprouvent trop de honte pour demander de l’aide. Les chiffres sont et ne sont pas reluisants, les statistiques sont mauvaises.
« Et si nous sommes ici c’est parce que nous sommes engagés. Ce serait criminel si nous nous taisons sur ce qui se passe. Cette initiative vise à renforcer nos actions avec les familles pour véritablement garantir des familles » a t-elle affirmé
Quant à la secrétaire exécutive de l’Institut National de la Femme, Flore Djinou, elle révèle qu’en avril et mai 2023, l’Institut a enregistré 101 cas de violences psychologiques ; 31 cas de violences sur les filles; 54 cas de violences physiques ; 54 cas de violences familiales; 31 cas de viol commis sur mineures et bien d’autres malgré tout l’arsenal juridique dont dispose le Bénin. Au regard de la situation, elle propose de revenir à la cellule familiale, source de l’existence humaine car la famille est une institution.
Procédant à l’ouverture des assises, la représentante du ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, la directrice de la promotion des femmes et du genre, Solange Sossou, fait comprendre que le Bénin dispose de tout un arsenal juridique pour faire reculer les VBG et favoriser les DSSR au Bénin. Le ministère est prêt à prendre en compte les recommandations issues de ses assises pour permettre d’avoir des familles plus épanouies