À l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits humains, Amnesty International Bénin a organisé ce mardi 10 décembre 2024 une conférence de presse sur la situation des droits humains au Bénin en 2024.
Au cours de cette rencontre avec la presse, les conférenciers Dieudonné Dagbéto, Directeur Exécutif d’Amnesty International Bénin, Glory Hossou, Coordonnateur médias et surveillance des droits humains, Eric-Orion Biao, Coordonnateur de l’éducation aux droits humains et Romaric Assogba, Coordonnateur activisme diversité et croissance ont évoqué les actions et réactions d’Amnesty International et d’Amnesty international Bénin en faveur des droits humains au Bénin en 2024.
On retient que l’organisation forme sur la rédaction des recours. Cette initiative d’Amnesty international Bénin vise à outiller les jeunes de moins de 30 ans sur les droits humains et les techniques de formulation et d’introduction de recours devant les mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de protection. Démarrée en 2019, l’initiative était en 2024 à sa 6ème édition. Pour 2024, la formation
a été organisée en mars puis en octobre respectivement à Parakou puis en octobre et a permis de renforcer les capacités d’une centaine de jeunes. Des décisions de principe ont été obtenues pour renforcer la protection des droits humains au Bénin et portaient sur des sujets tels que : la
présomption d’innocence, le droit de pétition, le droit à la vie et bien d’autres.
Amnesty International Bénin a mené des plaidoyers pour la révision du code pénal. Pour les conférenciers, le Bénin a adopté en 2018 un nouveau code pénal après des décennies d’utilisation du code Bouvenet qui datait de la période coloniale. Ce code comportait de nombreuses contradictions en
matière de protection des droits humains et la société civile a conduit un plaidoyer durant plusieurs années pour sa révision qui est intervenue en 2018. Si cette avancée constitue une bonne nouvelle, il n’en demeure pas moins que des dispositions du nouveau code adopté restreignent le droit de réunion pacifique. Amnesty international a pu documenter durant les années qui ont suivi,
l’arrestation et la condamnation de nombreuses personnes pour violation de ce code. Parmi ces
personnes figuraient des activistes et des opposants politiques. En 2024, l’organisation a
documenté les interdictions et la répression des manifestations entre avril et mai. Depuis 2023
Amnesty international Bénin et ses partenaires mènent un plaidoyer pour la révision des
dispositions du code pénal qui restreignent le droit de réunions pacifique au Bénin ceci à travers la réalisation d’une plaquette d’information et de plaidoyer sur les dispositions à réviser et de nombreuses rencontres de plaidoyer.
Amnesty International Bénin a également mené des plaidoyers pour la relecture et la révision du code du numérique. En 2023 après son 4ème passage devant le conseil des droits de l’Homme des nations unies dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU), le Bénin a reçu 258 recommandations pour l’amélioration de la situation des droits humains sur le terrain et en a accepté 234. Nombreuses parmi ces recommandations portaient sur la révision du code du numérique et le renforcement de la protection de la liberté d’expression, du droit des médias et l’indépendance de la HAAC. Faut-il le rappeler, Amnesty international a documenté juste après la promulgation du code du numérique, la poursuite pénale de nombreuses personnes dont des journalistes, des opposants politiques et des activistes. L’organisation a appelé depuis lors les
autorités béninoises à réviser les dispositions du code qui restreignent la liberté d’expression et le droit des médias. Au 4ème trimestre de l’année 2024 et en vue de la réalisation d’une plaquette d’information et de plaidoyer, un atelier d’identification a été organisé avec différents acteurs du monde de l’information et de la communication et l’appui technique de la Chaire Unesco des droits de la personne humaine et de la démocratie de l’université d’Abomey-Calavi.