Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la lutte contre la peine de mort, l’ONG, le Groupement La Vie Pour Tous « GLVPT », a organisé à son siège ce 10 Octobre 2025, une journée de réflexion sur la lutte contre la peine de mort.
Un moment d’échanges autour du thème: « Abolition de la peine de mort au Bénin : État des lieux de la réalité juridique à la mise en œuvre ». Dans son mot introductif, le directeur exécutif par intérim, de l’ONG « Le Groupement La Vie Pour Tous », Elysée Gbaguidi, précise que cette journée, instituée par la communauté internationale, constitue un moment fort de réflexion, de sensibilisation et d’engagement collectif pour l’abolition universelle de la peine de mort avant de présenter son organisation et ses missions.
Invité, à cette conférence, le commissaire Serge Prince Agbodjan s’est fait représenter par dame Chrystelle Toudonou qui rappelle que la peine de mort où qu’elle subsiste, continue de soulever de graves interrogations quant à son efficacité dissuasive, à son équité et à sa compatibilité avec les droits fondamentaux. Elle précise que le Bénin a franchi un pas historique en abolissant la peine de mort de son ordre juridique et que l’abolition légale ne marque pas la fin du phénomène. Chrystelle Toudonou appelle donc à une vigilance constante , à une éducation continue aux valeurs de respect de la vie et de justice équitable, et à une sensibilisation du grand public, notamment des jeunes générations, afin que cette conquête devienne une conviction partagée et durable.
Le principal conférencier de cette journée, Renault Fiacre Avlessi, Juriste et activiste des droits humains, est revenu sur la notion de la peine de mort, les méthodes utilisées, son abolition par certains États dont le Bénin. On note à travers sa communication que le Bénin a aboli la peine de mort de manière effective grâce à une série de mesures, aboutissant à son abolition constitutionnelle en 2019. Les étapes clés incluent la ratification du Deuxième Protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en 2012, les décisions de la Cour constitutionnelle en 2016 qui ont jugé la peine de mort inconstitutionnelle, et l’adoption d’un nouveau Code pénal en 2018 qui a supprimé toute référence à la peine capitale. En outre, les derniers condamnés à mort ont été graciés et leur peine commuée en prison à perpétuité en février 2018.L’article 15 de la Constitution est modifié pour inscrire explicitement l’abolition de la peine de mort, disposant que » nul ne peut être condamné à la peine de mort ». Renault Fiacre Avlessi invite tout le monde à maintenir l’etat de veille, et de continuer la sensibilisation sur les méfaits de la peine de mort et de lutter contre les phénomènes sensibles à la peine de mort
Notons que
Les campagnes de 2024 et 2025, organisées par la Coalition mondiale contre la peine de mort, soulignent que la peine de mort n’est pas une solution et ne protège pas la société.Il s’agit de ressortir que la sécurité n’est pas assurée par la peine de mort. La campagne vise à démontrer qu’il n’existe aucune preuve convaincante de la valeur dissuasive de la peine de mort, c’est-à-dire qu’elle n’empêche pas le crime. Les initiatives soulignent qu’il est crucial de lutter contre le mythe selon lequel la peine capitale est nécessaire pour la sécurité.
L’accent est mis sur le fait que la peine de mort est une réponse injuste et arbitraire à la criminalité, et que des alternatives plus efficaces doivent être promues.
Gatien ELEGBEDE