Plusieurs organisations luttent pour la promotion, la défense et la protection des droits humains.
L’une de ses organisations est Wake UP For Your Right qui est une organisation internationale qui œuvre pour la pleine jouissance des droits humains.
Dans l’optique de mieux connaître cette organisation, nous sommes allés à la rencontre de son directeur exécutif qui vient de passer deux ans à la tête de la direction de l’organisation.
Il nous parle de sa structure, nous fait le bilan de sa gestion et donne son avis sur certains sujets
DHI: Merci de vous présenter à nouveau
R : Je m’appelle Cédric SOKPE, je suis consultant en gestion financière et comptable des projets et programmes, également consultant en mobilisation de fonds, Défenseur des Droits Humains, et actuellement Directeur Exécutif de l’ONG WAKE UP FOR YOUR RIGHTS INTERNATIONAL
Parlez nous de Wake UP For Your Right sa vision et sa mission
R : « WAKE UP FOR YOUR RIGHT » est une organisation non gouvernementale, agréée par l’Etat d’Iowa (USA) et l’Etat béninois. WAKE UP existe depuis bientôt neuf (09) ans. WAKE UP se définit comme association ayant pour vocation le développement de stratégies communes pour la protection et la promotion des droits humains. Elle a pour vision un monde libre et éduqué ou le respect des droits humains n’est plus un privilège. Nous sommes représentés au CONGO, au TCHAD et bien évidemment les USA ou se trouve le bureau international. Il faut le préciser : Toutes les représentations pays de wake up for your rights sont entièrement autonomes mais disposent d’une obligation de compte rendu au bureau international.
Vous êtes le Directeur Exécutif de l’ONG, cela fait deux ans: quel bilan peut-on faire?
En deux ans exercices, on peut compter à l’actif de la nouvelle équipe à la tête de notre organisation ; puisqu’il ne s’agit pas uniquement de moi, mais de toute une équipe ;07 collaborations institutionnelles avec quelques structures étatiques ;14 collaborations de partenariat avec des ongs locales sur toute l’étendue du territoire ;02 collaborations de partenariat extérieur. Pour l’horizon 2023-2027, nous avons initié 06 programmes essentiellement axés sur l’éducation des populations aux droits humains à savoir : Le programme « INITIATIVES XWENDO » ; lancé l’année dernière ; et dont l’objectif général vise à sensibiliser et éduquer les populations sur le dialogue parents-enfants notament les droits et devoirs de chaque partie prenantes ; Le programme « WE CARE » ; qui a connu sa première édition cette année ; avec pour objectif général de porter assistante aux détenus (surtout les femmes et les enfants) dans les centres pénitentiaires du Bénin et les orphelins au sein des centres de sauvegarde de l’enfance du Bénin. Il s’agit précisément sur ce programme d’un appel aux dons international. Le volet carcéral s’intéressera beaucoup sur la réinsertion socio-professionnelle des détenus.
Le programme « VOLONTARIAT » ; lancé également cette année ; ce programme consiste en des partenariats extérieurs pour des missions de stage des jeunes en situation de vulnérabilité (violences basées sur le genre) au Bénin et à l’extérieur. Nous avons déjà reçu 03 stagiaires françaises pour le compte de ce programme qui ont séjourné durant un trimestre avec nous. Le programme « Tribune des OSC » une émission thématique à la télévision nationale pour la sensibilisation des populations sur les droits humains. Un programme tripartite dont les accords ont été déjà signés et la mise en œuvre a démarré depuis l’année passée. Ce programme est ouvert à toutes les organisations sociétés civiles ou ongs internationales spécialisées dans des domaines précis et désireuses de partager leurs expériences afin de contribuer à la sensibilisation. Je peux vous assurer que c’est une première dans le monde de la société civile béninoise. Le programme de la « PAUSE JURIDIQUE » qui s’attèle depuis l’année dernière à sensibiliser nos populations sur les textes de lois en république du Bénin. Une activité systématique tous les mois qui couvrira tout le pays à la demande des populations. Nous avons eu déjà l’honneur de présenter et transmis notre premier rapport au Président de l’Assemblée Nationale du BENIN.Le programme « DANS LA PAIX, J’EXERCE MES DROITS JE VOTE » des activités de sensibilisation uniquement en période électorale et ayant pour objet la sensibilisation des populations à l’exercice du droit de vote et d’élection dans la paix.Nous avons été contactés par quelques collègues de la société civile de la sous-région qui envisagent effectuer le déplacement de cotonou pour s’inspirer du modèle des programmes wake up for your rights à implémenter dans leurs pays respectifs.
Quels sont les impacts ou résultats de vos sensibilisations sur la population ?
En terme d’impact, nous avons déjà touché en l’espace de deux (02) ans, 1700 personnes toutes catégories confondues. Avec notre suivi-évaluation, nous sommes en mesure d’affirmer que dans les contrées parcourues jusqu’à présent, au moins 35 personnes pourront vous informer sur les objectifs visés de nos différents programmes. A cette note s’ajoute, notre plateforme qui nous permet de maintenir 24/24 et 07/07 le contact avec nos populations cibles pour d’éventuelles informations ou conseils/assistances.
Quelles sont les difficultés rencontrées pendant cette période ?
Elle concerne essentiellement la mobilisation des populations : Nous avons constaté à maintes reprises que nos populations en milieu rural nous confondent parfois aux politiciens. Pour la simple raison qu’elles s’attendent à des rémunérations à la fin des activités. Ce qui est contraire à l’éthique promue par notre organisation. Surtout que les différentes activités de sensibilisation participent de leurs intérêts. Du coup la mobilisation pose un énorme défi, ceci même avec le concours parfois des autorités locales. Ce n’est pas facile. Mais nous arrivons progressivement à installer une confiance avec nos cibles qui comprennent de plus en plus l’importance pour eux de s’intéresser et participer à la gestion de la nation.
Quels sont vos perspectives pour les mois à venir ?
En termes de perspective, je parlerai de la mobilisation de ressources financières. Parce qu’à wake up for your rights, presque 80% des activités sont exécutées sur fonds propres. Vous comprenez qu’il faut bien des ressources pour exécuter tous ces différents programmes énumérés et qui nécessitent un portefeuille assez lourd. Un moment de plus pour remercier du fond du cœur toutes ces bonnes volontés (entreprises, particuliers, institutions, organisations) qui nous ont fait confiance et qui continuent de nous soutenir. Je ne manquerai pas non plus de lancer un appel à toutes ces personnes (physiques comme morales) désireuses de nous rejoindre ou contribuer de diverses manières à l’éducation de nos populations.
Pensez-vous qu’avec toutes vos différentes actions de sensibilisation, les droits humains sont respectées et promus?
Il faut d’abord saluer la volonté politique. Et contrairement à certains de mes collègues, je voudrais encourager le chef de l’Etat. Quoi qu’on dise, le gouvernement contribue d’une manière ou d’une autre à la promotion des droits humains pour avoir accepté se conformer aux recommandations des Nations Unies. En dehors de la mise en place de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme au Bénin, le Bénin a obtenu récemment le statut A au grand bonheur des béninois. Pour nous, c’est des progrès assez significatifs. Une preuve que la promotion des droits humains bat tout de même son plein au Bénin. Et je voudrais nous féliciter et nous encourager tous ; vous, nous et toutes ces organisations qui au quotidien ne ménagent aucun effort pour rappeler à la conscience de tous la nécessité du respect du droit de la personne humaine. Aujourd’hui, je pense que le béninois lambda serait capable de vous dire un mot sur les droits humains.
Quel regard portez vous aujourd’hui sur la société civile au Bénin ? Joue t-elle toujours son rôle ?
Loin de moi toutes intentions de critiques, mais Je voudrais soumettre quelques éléments de mon état des lieux à la réflexion de tous. Depuis les états généraux de 2018 de la société civile au Bénin ; financé je rappelle par les contribuables européens ; quel bilan pouvons-nous faire à la date de ce jour ? Les groupes thématiques issues du consensus de Cotonou à l’occasion de ces états généraux, qu’en est-il de leurs fonctionnement ? La question de la spécialisation des organisations qui reste une norme de nos jours, combien d’association et/ou ONG respectent cette norme ? Combien d’organisations de la société civile renouvellent effectivement leurs instances dirigeantes conformément à leurs textes statutaires ?Nul doute qu’il doit exister quelques résultats probants. Malheureusement, le tableau tel que présenté aujourd’hui n’offre ; à juste titre en plus ; aucune crédibilité pour que le gouvernement actuel nous accorde une certaine prestance au débat sur les enjeux nationaux. Pires, les ong constituent des mânes à l’enrichissement selon l’entendement de certaines franges de la population. Pendant ce temps, des lois sont votées sans vulgarisation, le budget général de l’Etat exécuté, le contrôle citoyen est plus ou moins inopérante, la redevabilité et la réedition des comptes peinent à se généraliser, des investissements sont engagés par l’Etat au nom du contribuable Le débat reste ouvert dans l’espoir d’une rupture pour une société civile efficace et crédible.
Un mot pour conclure
Je voudrais ; au nom de toute l’équipe de la team wake up for your rights ; tout simplement vous remercier pour cet entretien et surtout pour l’intérêt que vous avez bien voulu porter à notre modeste organisation. Nous en sommes honorés. Et dire enfin que nos portes sont grandement ouvertes à toute le monde. Encore un merci renouvelé à l’endroit de tous nos partenaires et que Dieu veille sur nous.
Propos recueillis par Gatien ELEGBEDE