Après sa mission de monitoring des droits humains en milieu carcéral pour le compte de l’année 2023 ainsi que du monitoring droits humains du processus électoral de 2023 et dans le cadre du lancement de sa Quinzaine pour la célébration des 75 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, l’ONG Changement Social Bénin a organisé, ce jeudi 30 novembre 2023 à la Salle de Participation Citoyenne d’Abomey-Calavi une conférence de presse.
Le but de cette sortie médiatique est la reddition publique du contenu des rapports de monitoring marquant le lancement officiel de ladite Quinzaine.
Plusieurs rapports ont été présentés aux hommes des médias dont: le rapport de monitoring des droits humains en milieu carcéral ; la situation des femmes privées de liberté au Bénin ; l’impact de la suspension des visites dans les Établissements pénitentiaires sur les personnes privées de liberté
Que retenir du rapport de monitoring des droits humains en milieu carcéral ?
Le conférencier, Montesquieu HOUNHOUI, Responsable Programme Justice pénale à l’ONG Changement Social Bénin explique que la structure a procédé par un échantillonnage de 100 personnes privées de libertés en moyenne dans les trois prisons civiles et huit maisons d’arrêts. Au total 1055 hommes et 101 femmes privés de libertés ont été interrogés. Plusieurs questions ont été abordées dans ce rapport.
Premièrement le rapport aborde la question de la surpopulation ce qui permet de savoir que dans certains lieux de privation de liberté, l’effectif fait le double voire le triple de la capacité d’accueil.
Pour le conférencier, Cette situation n’est pas sans conséquence sur les conditions matérielles de la détention qu’il s’agisse de l’alimentation ; de l’accès à l’eau ; la santé et l’hygiène.
Montesquieu Hounhoui précise que presque la moitié des personnes interrogées sont en détention provisoire c’est à dire 459/1055.
Par ailleurs, certaines personnes privées de liberté sont toujours en détention bien qu’elles aient déjà été acquittées ou qu’elles aient déjà purgé leur peine.
79% ont déjà fait plus de six mois sans avoir été présenté à un juge et dans d’autres établissements pénitentiaires les dossiers de certains détenus sont perdus pour diverses raisons.