Amnesty international Bénin a organisé ce mercredi 24 avril 2024 à Cotonou, le lancement de son rapport annuel 2023-2024 sur la situation des droits humains dans le monde et au Bénin.
Ce rapport met en lumière aussi bien les atteintes aux droits humains constatées, que des succès remportés tout au long de l’année 2023 et donne un aperçu par région des principales préoccupations recensées en matière de droits humains et met l’accent sur certains faits et chiffres essentiels.
Dans sa présentation, le directeur exécutif d’Amnesty International Bénin, Dieudonné Dagbeto fait comprendre que le monde récolte les terribles conséquences de l’escalade des conflits et du quasi effondrement du droit international.
Le rapport dresse un tableau affligeant caractérisé par une répression alarmante des droits humains et de multiples violations des règles internationales sur fond d’accroissement des inégalités mondiales, de rivalités entre superpuissances pour la suprématie et d’aggravation de la crise climatique. Le mépris de la loi, la discrimination et l’impunité dans les conflits et ailleurs ont été favorisés par l’utilisation incontrôlée de technologies nouvelles ou familières qui sont aujourd’hui couramment utilisés comme armes par des acteurs militaires, politiques et du monde de l’entreprise. Des logiciels espions et des outils de surveillance de masse sont utilisés pour attenter aux libertés et aux droits fondamentaux tandis que les gouvernements déploient des outils automatisés visant les groupes les plus marginalisés de la société.
Le rapport fait également le constat de la trahison bdes principes relatifs aux droits humains par les dirigeants et les institutions d’aujourd’hui. Face à la multiplication des conflits, les actions de nombreuses grandes puissances ont encore porté atteinte à la crédibilité du multilatéralisme et affaibli l’ordre mondial fondé sur les règles qui avait été établi à partir de 1945.
Dans le document de 514 pages, Amnesty International montre comment les Etats Unis ont utilisé de façon éhontée, leur droit de véto pour paralyser pendant plusieurs mois le conseil de sécurité des Nations Une alors qu’une résolution en faveur d’un cessez le feu était indispensable, tout en continuant d’armer Israël avec des munitions qui ont été utilisées pour commettre des probables crimes de guerre. Le rapport fait le constat que des acteurs politiques dans les nombreuses parties du monde intensifiaient leurs attaques contre les femmes, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes et les populations marginalisées, historiquement utilisées comme boucs émissaires à des fins politiques ou électorales.
Après ce tableau sombre, Dieudonné Dagbeto fait savoir que le travail incessant a aussi abouti à plusieurs victoires importantes en matière de droits humains en 2023. C’est le cas en Taïwan ou le gouvernement a adopté une modification de la loi relative à la prévention des agressions sexuelles ; le militant afghan du droit à l’éducation Matiulah Wesa a été libéré en octobre 2023 après des mois de travail de campagne après sept mois passé en prison pour avoir défendu le droit à l’éducation des filles et critiqué la politique des talibans interdisant aux filles de poursuivre leur scolarité dans le secondaire,…
Amnesty International recommande qu’il faut agir de toute urgence pour redynamiser et renouveler les institutions internationales censés sauvegarder l’humanité. L’organisation souhaite que des mesures soient prises pour réformer le conseil de sécurité des Nations Unies afin que les membres permanents ne puissent plus utiliser leur droits de véto sans aucun contrôle pour empêcher la protection de populations civiles et renforcer les leurs alliances géopolitiques