Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), édition 2025, l’ONG Femme Dynamique Action et l’association Young Leaders of Benin ont organisé, ce mercredi 26 novembre 2025, un atelier de sensibilisation au profit des élèves du CEG Gbégamey. Pres d’une centaine de filles et de garçons ont été outillés sur les notions de cyberharcèlement et de sextorsion, deux formes de violences en constante progression dans le cyberespace.

L’invitée phare de cette séance n’était autre que Majoie HOUNDJI, surnommée « la muse de l’engagement contre le cyberharcèlement » et reconnue comme l’une des pionnières de la lutte contre le cyberharcèlement en Afrique de l’Ouest. Ancienne victime de moqueries et d’attaques en ligne liées à sa morphologie, elle a partagé un témoignage bouleversant sur les sévices psychologiques et physiques qu’elle a subis durant son adolescence : perte d’estime de soi, isolement, automutilations et hospitalisations.

Transformant sa douleur en force, Majoie HOUNDJI a créé une communauté engagée contre les violences numériques. Avec des exemples concrets, elle a expliqué aux élèves les manifestations, causes, conséquences et moyens de prévention contre le cyberharcèlement et la sextorsion. Elle a insisté sur la nécessité d’être vigilant en ligne, notamment en évitant l’envoi de contenus intimes.

Prenant la parole à la suite de l’experte, M. Rock HEDAGBE, président de Young Leaders of Benin, a exhorté les jeunes à promouvoir la bienveillance dans le cyberespace. Il a rappelé le rôle essentiel que jouent les garçons et les hommes dans la lutte contre les violences facilitées par le numérique. Il a également souligné que le Bénin est un État de droit, et que plusieurs dispositions légales protègent les victimes de violences en ligne.

De son côté, Mme Carmelle KPODO, journaliste et présidente de l’ONG Femme Dynamique Action, a insisté sur la responsabilité individuelle de chaque jeune :
« Un gentleman n’est pas un harceleur, ni dans la vie réelle encore moins en ligne », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que les violences numériques touchent également les garçons, et qu’il est donc primordial que tous adoptent des comportements responsables.

Les élèves ont soulevé de nombreuses préoccupations, parfois révélatrices de situations réelles de harcèlement ou de sextorsion. Plusieurs ont même sollicité un entretien confidentiel avec Majoie HOUNDJI et les organisateurs.
L’activité, initialement prévue pour une heure, s’est prolongée sur plus de deux heures trente, tant l’intérêt des jeunes était grand.

Pour rendre la séance plus pédagogique, les organisateurs ont utilisé des bandes dessinées éducatives, fortement appréciées par les élèves. Grâce au soutien de L’UNFPA, des feuillets informatifs et divers lots ont été distribués aux participants.

Les organisateurs ont également remercié l’ONG Aide et Solidarité, présente aux côtés des élèves et engagée dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive, notamment à travers les applications Hesperian.

Un hommage particulier a été adressé aux autorités du CEG Gbégamey : le Directeur, les surveillants généraux ainsi que l’ensemble du corps enseignant, pour leur disponibilité et leur soutien. Les élèves, quant à eux, se sont distingués par leur discipline et leur intérêt remarquable.

L’ONG Femme Dynamique Action et Young Leaders of Benin réaffirment leur détermination à poursuivre ces actions et à lutter contre toutes les violences basées sur le genre facilitées par la technologie numérique, particulièrement en milieu scolaire et universitaire.