Le Harcèlement sexuel et l’intimidation dans le milieu de l’éducation: le cas de l’INJEPS, Eunice GNAKADJA fait des révélations dans sa publication.
INJEPS mon INJEPS, cet institut qui a formé plusieurs enseignants en éducation physique et autres. C’est l’occasion pour moi de dire merci à tous nos enseignants qui ont su faire de nous ce que nous sommes, qui ont su nous donner une bonne formation universitaire malgré les moyens dérisoires mis à leur disposition. Sincèrement, nous qui sommes partis du Bénin, nous n’avons rien à envier à nos collègues formés dans des conditions de très loin meilleures que les nôtres. Infiniment, merci. Néanmoins, un problème demeure et cela prend des femmes et des hommes courageux pour en parler et faire réduire voire faire cesser la culture de sexe qui règne dans cet institut. Que des étudiants aient des relations amoureuses, voire sexuelles, avec d’autres étudiantes, il n’y a rien d’anormal. Que des étudiantes fassent le choix d’avoir et d’entretenir des relations amoureuses avec leurs professeurs… c’est leur choix de vie, il y a eu consentement; néanmoins, il se pose un problème d’éthique et de conflit d’intérêt. Mais le Vrai problème dans cet institut, qui me désole, est que certains professeurs se servent de leur position d’autorité, de supériorité pour abuser de leurs étudiantes. Aussi, certains futurs enseignants en formation (étudiants injepsiens) ont le vilain plaisir d’abuser sexuellement des élèves des milieux de stage de leurs collègues ou de leur propre lieu de stage. Le stratagème, dans ce cas, est que monsieur T qui enseigne dans un établissement scolaire B va draguer certaines de ses élèves à monsieur V ou monsieur W qui enseigne respectivement à l’école C ou D et vice-versa. Le but de ce stratagème est de soulager un peu leur conscience individuelle en se disant au final qu’ils ne couchent pas avec leurs propres élèves, étant donné que leurs conquêtes ne proviennent pas de leurs propres établissements d’enseignement. C’est simplement une façon de contourner la loi, la morale. Ils savent tous qu’ils n’ont pas le droit d’avoir une relation amoureuse avec leurs élèves car ils sont en position de supériorité, d’autorité. Mon objectif n’est pas de faire un procès des acteurs mais d’appeler tout un chacun de nous à un éveil de conscience. Ceci ne devrait pas exister dans le milieu éducatif. Nos enseignants doivent être des exemples, des modèles pour notre société; mais tel n’est pas le cas pour certains d’entre eux. La femme a été tellement, limite, chosifiée que certains hommes les considèrent comme juste un objet sexuel. Il faut que nos mentalités changent. Aucune société ne peut se développer sans les femmes. Si dans certains des pays dits développés, des filles peuvent aller étudier, des femmes peuvent aller travailler sans avoir peur de répondre non aux avances d’un garçon ou d’un homme, c’est parce-que des personnes braves ont eu le courage de mener des luttes, des débats pour rendre à la gente féminine ses droits civiques, un peu plus de dignité et plus de valeur ajoutée par rapport à sa situation d’autrefois. De nos jours, la contribution des femmes au développement économique de nos pays n’est plus à démontrer. Rappelons aussi qu’il a été dit dans les nouvelles que face à la crise sanitaire que nous traversons actuellement, les pays qui s’en sortent le mieux sont gérés majoritairement par des femmes. L’histoire nous informe aussi que plusieurs femmes ont réussi là où des hommes ont échoué. Alors chers dirigeants des pays africains et du Bénin en particulier, faites quelque chose. Agissez pour rendre notre milieu éducatif sain. Donnons à nos filles, à nos femmes un peu plus de considération, plus de confiance, un peu plus de dignité et notre société ira de mieux en mieux. Que nos mères, nos parents, nos frères, nos prêtres, nos pasteurs, bref, tous les acteurs de l’éducation arrêtent de faire croire aux filles qu’elles sont inférieures aux garçons. L’éducation n’est pas seulement l’affaire du système scolaire et universitaire, cela commence dès la naissance, la petite enfance dans nos maisons. Ne négligeons pas l’impact de nos croyances, des religions traditionnelles et modernes sur notre éducation et notre estime personnel. Voyez comment sont répartis les travaux domestiques dans nos maisons…. Je ne parle pas des foyers plus ou moins nantis qui laissent ces travaux à la charge des domestiques sous payés. Oui, au Bénin, il y a toujours eu des travaux domestiques réservés spécifiquement aux filles. Les inégalités, que subissent les filles, les femmes, commencent là, dès la base, dans nos maisons. Quant aux religions, arrêtez de nous dire sans cesse que la femme doit se soumettre à l’homme. Même si c’est écrit dans la Bible, il y a des conditions qui viennent avec et de nos jours, rares sont ces hommes qui les respectent. Le respect se mérite et un homme qui a de la considération pour sa femme, qui aime réellement sa femme, reçoit automatiquement ce respect sans le réclamer. Respect n’est synonyme de servitude, de dénigrement… Je crois qu’on nous dit aussi que la femme est créée pour aider l’homme et non pour être sa servante. Si des femmes et des hommes ont mené des débats pour que le rôle de la femme évolue dans les églises, cela est possible aussi dans les foyers. Si de nos jours, nous avons des femmes pasteurs, c’est grâce à l’évolution des mentalités. Faudrait que les mentalités évoluent aussi en ce qui concerne les relations hommes et femmes dans la société béninoise. Nous devons nous entraider et se respecter mutuellement. Quant à vous chers enfants, chères sœurs, chères mères, c’est notre devoir de donner à la femme plus de dignité. Personne ne le fera à notre place. Alors, ayez le courage, prenez la parole, parlez, dénoncez; criez haut et fort votre ras le bol. Plus nous sommes nombreuses à parler, à dénoncer, plus nous allons toucher les âmes sensibles, forcer le débat et amorcer des changements. Toutes ces élèves, que j’ai vues défiler à l’INJEPS, qui étaient plus ont moins fières de sortir avec leurs professeurs ou qui n’ont pas eu d’autres choix que de le faire, toutes les étudiantes qui ont été abusées par leurs enseignants à l’INJEPS, n’ayez pas peur des critiques, osez parler, dénoncer. C’est maintenant, sinon vous n’aurez jamais le courage, libérez-vous. Je sais que vous en avez plein à dire mais le courage n’est pas au rendez-vous. Faites ce que je vous suggère, vous vous sentirez libres et plus fortes pour affronter d’autres combats de la vie. Que vous ayez été personnellement victimes ou témoins, votre témoignage est primordial. Personnellement, de mon primaire jusqu’à l’université, je n’ai jamais été abusée sexuellement par un enseignant. Est-ce qu’il a eu des tentatives ? Oui, mais toutes les tentatives provenant de certains professeurs ont échoué parce que j’ai un fort caractère, que certains considèrent comme de l’impolitesse et je ne regrette pas d’avoir été traitée de la sorte. Lorsque les tentatives ont commencé dès le début de mes études dans cet institut, dans mon âme et conscience, il était hors de question que j’entretienne une relation amoureuse avec un de mes professeurs. J’ai toujours été très critique envers ces genres de relations depuis mon secondaire. Aussi, j’ai appris à avoir le contrôle sur mes choix de vie dans certains domaines, le reste, je le confie à Dieu. Cerise sur le gâteau, j’ai la chance d’avoir un père qui n’a pas hésité à aller rappeler à certains de ces enseignants injepsiens qui ont voulu s’essayer que je suis sa fille et indirectement leur fille. Est-ce qu’ils se sont laissés vaincre facilement ; mais non ! Des tentatives de me nuire n’ont pas manqué mais sachez que dans certains combats, nous avons des anges de Dieu qui nous en délivrent. L’essentiel est d’être juste et cohérent dans nos décisions et nos actions. Que ton Oui soit oui et ton Non soit non jusqu’au bout, même face aux dangers que ces gourous représentent, car ils sont prêts à vous faire échouer quand vous leur tenez tête. Quant à vous chers enseignants (et ils se reconnaissent) qui ont fait le choix d’être des prédateurs sexuels dans nos écoles secondaires et universitaires, sachez que vous pourrissez le climat dans ces milieux et que vous détruisez des vies. J’aimerais juste vous rappeler que telle n’est pas votre mission. Prenez conscience et cessez vos agissements. Les autres enseignants qui ont la conscience professionnelle et qui sont irréprochables, soyez fiers d’être nos modèles, nos exemples et joignez-vous à la lutte en dénonçant les « hors la loi », les déviants.Je parlerai de faits concrets dans mes prochains écrits, sans oublier le milieu sportif béninois, celui de l’athlétisme en particulier .
Eunice GNAKADJA.
Je crois que c’est une partie des faits. N’oublions pas aussi qu’il y à la majorité des filles qui se laissent à ce jeu, oui je prends ça comme un jeu puisque si déjà un à certain âge quelqu’un est incapable de prendre de bonnes décisions concernant sa vie il à joue à un jeu qui ne va pas sûrement pas l’arranger après. Des filles aussi qui courtisent leurs copines pour des profs etc…je crois que le débat n’existe pas. On peut peut-être parler des mineures.