La célébration de la Journée internationale des droits de la femme constitue depuis 25 ans, l’occasion propice pour la gente féminine béninoise de faire le bilan des acquis de son combat, des défis persistants et d’envisager des perspectives plus radieuses pour son épanouissement au sein de la société. Quatre ans après l’avènement de la Rupture à la tête du Bénin, nombre de femmes leaders dressent un bilan encore mitigé des résultats obtenus sous Patrice Talon.
Le ton a été donné dès son accession à la magistrature suprême par Patrice Talon : La question de la femme ne sera pas une priorité sous la Rupture. Dans ce sens, la promotion des droits de la femme au Bénin a été, comme d’autres chantiers dans le processus de développement du Bénin, un centre d’intérêt sans constituer une priorité parmi les défis identifiés pour mettre le Bénin sur l’orbite de son développement.
Ainsi, les positionnement et nominations enregistrés depuis le 06 avril 2016 n’ont pas eu pour souci d’œuvrer davantage à une meilleure présence des femmes aux postes de décision même si, pour certaines femmes leaders, des éclaircis sont à noter dans le ciel de la gestion des affaires publiques sous Talon.
Au titre de ces sources d’espoir, il est loisible de citer l’élection d’une femme au poste de vice-présidente de l’Assemblée nationale du Bénin, deuxième institution de l’Etat. Les nominations de femmes à la tête du Conseil national des Chargeurs du Bénin (CNCB), du Fonds national de la microfinance…sont des témoignages d’une présence féminine avérée au niveau décisionnel dans l’administration publique.
Aux yeux de nombre d’observateurs, l’instauration d’un quota en faveur des femmes à l’occasion de la révision de la constitution du 11 décembre 1990 constitue indéniablement une avancée majeure sur la voie d’une meilleure présence des femmes dans l’arène politique du Bénin.
Pour les organisations de la promotion des droits de la femme, ces actions porteuses d’espérances pour la femme béninoise sont loin d’être suffisantes pour décerner un satisfécit à la prise en compte des femmes dans la gestion des affaires publiques au Bénin.
« Nos défis sont nombreux et les performances obtenues sous le président TALON depuis quatre ans peuvent être nettement améliorées. Au-delà des microcrédits et des dons faits par le ministère des Affaires sociales aux couches démunies, nous voulons des actions plus concrètes pour une meilleure contribution des femmes à la gestion des affaires publiques dans notre pays », confie une responsable de la Société civile.
Dans le cadre du projet RECAFEM qu’ils ont mis en œuvre, WANEP-Bénin et RIFONGA ont ainsi fait de l’amélioration de la présence des femmes à la tête des mairies, leur cheval de bataille.
Pour sa part, Social Watch Bénin milite pour une équité hommes/femmes en politique tandis que l’accès et le maintien des filles à l’école à travers notamment la lutte contre les violences en milieu scolaire et les grossesses précoces constitue le sujet de préoccupation pour des organisations telles que FAWE-Bénin, BATONGA et plusieurs autres.