La salle de conférence de l’ONG ALCRER a servi de cadre a une sortie médiatique des responsables de l’ONG ALCRER et de Social Watch Benin ce mardi 30 juin 2020. Cette sortie s’inscrit dans le cadre des activités de comité de pilotage et de suivi du programme de participation citoyenne aux politiques publiques au Benin Particip II sur les activités liées à la détection et a la dénonciation des faits de corruption
Les responsables du comité du programme PartiCiP Phase II et du projet 2D détection et dénonciation de la corruption se réjouissent de leur combat en faveur de la promotion de la bonne gouvernance au Benin, à travers la lutte contre la corruption et l’impunité qui commence à porter ses fruits comme en témoigne l’amélioration des notations du Bénin par certaines agences internationales. Pour le président du Comité de Pilotage et de Suivi du Programme de participation citoyenne aux politiques publiques au Bénin (PartiCiP, Phase II), Martin Vihoutou Assagba, l’ONG ALCRER et Social Watch Bénin ont conduit l’évaluation du Système National d’Intégrité (SNI) en 2016 et se sont pleinement engagés dans le plan d’actions qui en est issu. Grace à cet engagement, le Bénin a gagné deux points dans l’indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International et est passé du 95e rang au 80e rang mondial. La corruption freine le développement économique, accroît les coûts des entreprises, sape la légitimité du Gouvernement et réduit ainsi la confiance du peuple ; elle déforme le résultat des élections et complique la mise en œuvre des politiques publiques. En somme, elle augmente la pauvreté.
De ce fait, si nous ne luttons pas contre la corruption, nous n’atteindrons jamais le développement et l’émancipation socio-économique. Seule la mobilisation sociale contre la corruption pourra durablement rompre la chaîne infernale de détournements des deniers publics qui empêchent nos paisibles populations d’avoir accès aux services sociaux de base a-t-il laissé entendre. Martin Vihoutou Assogba a saisi l’occasion pour présenter la nouvelle approche de lutte contre la corruption par les deux structures. Il s’agit d’une approche désormais orientée vers la détection des cas de corruption et leur dénonciation aux juridictions compétentes afin que ceux ou celles qui se permettent des libertés dans la prédation des maigres ressources financières dont dispose notre pays, soient efficacement inquiétés et découragés.
A cet effet, le programme PartiCiP II a mis en place un collège de juristes composé d’un magistrat à la retraite, de deux (02) avocats, d’un (01) huissier et d’un (01) officier de police judiciaire à la retraite pour conseiller les deux organisations dans les procédures. De même, une plateforme de dénonciation citoyenne appelée ANTICORR a été lancée ainsi que la formation des membres des deux organisations en vue de mener des investigations citoyennes sur les faits de corruption dénoncés. Martin Vihoutou Assogba a fais un bref bilan des activités menées. Pour ce dernier, en deux ans, parmi les nombreux cas dont ils ont été saisis par les citoyens, ils ont investigué et dénoncé onze (11) affaires présumées de corruption aux autorités judiciaires et administratives. Deux de ces dossiers ont déjà été vidées et sanctionnés par des condamnations fermes. L’instruction du reste est toujours en cours. Prenant la parole, la vice-présidente du Comité de Pilotage et de Suivi du Programme de participation citoyenne aux politiques publiques au Bénin (PartiCiP, Phase II),Blanche Sonon a fait savoir aux hommes des médias que toutes les actions menées ont été rendues possibles grâce à la collaboration étroite développée avec certaines institutions telles que la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) et le Ministère de l’économie et des finances, etc.
Elle a remercié l’appui du programme RePaSOC à travers le 11e Fonds Européen de développement (FED) dans le cadre du Projet de renforcement des OSC pour la détection et la dénonciation de la corruption (Projet 2D Corruption), mis en œuvre en association avec le Front des organisations nationales contre la corruption (FONAC).
Dans le cadre de ce projet, un Manuel intitulé « Mieux connaître la corruption pour mieux la combattre » a été réalisé et édité. Selon, Blanche Sonon c’est un Manuel inédit, pratique et accessible à tous surtout aux non juriste, réalisé en des termes plus accessibles. Il a pour vocation de permettre aux acteurs de la lutte (gouvernants, acteurs judiciaires, OSC) et au public de s’approprier plus aisément les contenus des actes de corruption et des infractions connexes. Sur la base d’exemples, d’études de cas et de quizz, lescaractéristiques de la corruption et des faits assimilés ont été présentés.
Le Manuel se veut un précieux outil pour démystifier la diversité pénale de la corruption. Il donne l’occasion d’améliorer les actions de lutte contre la corruption en renforçant les connaissances du phénomène de la corruption, de son encadrement juridique et des mécanismes qu’on peut actionner pour mieux détecter, documenter et dénoncer les malversations financières. Blanche Sonon dans ses propos a réitéré ses sincères remerciements à l’Ambassade des Pays-Bas au Bénin dont le soutien technique et financier a permis la tenue de la présente activité.
Gatien ELEGBEDE