La Cour pénale internationale (CPI), en partenariat avec l’Organisation de la Presse Africaine (APO Group), a organisé, le mardi 10 novembre 2020 une table ronde exclusive en ligne avec des journalistes des pays d’Afrique francophone où elle intervient en ce moment sur les droits des victimes de crimes.
Cette rencontre animée par Me Paolina Massidda, Conseil principal du Bureau indépendant du Conseil Public pour les victimes auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI), a pour objectif principal d’échanger avec les journalistes africains et de partager les informations et données relatives aux droits des victimes de crimes ainsi que d’autres informations sur les activités de la Cour dans certains pays notamment sur le rôle des victimes devant la Cour.
Il était aussi question de permettre aux journalistes de poser les questions de leur choix sur certaines affaires pendantes ou non devant la Cour ou en rapport avec les actions de la Cour dans certains pays.
Les échanges ont beaucoup plus porté les droits des victimes de crimes devant la Cour, la plus importante juridiction pénale internationale.
À l’occasion, Paolina Massidda, a d’abord présenté brièvement les missions et actions du Bureau indépendant du Conseil Public pour les victimes avant de focaliser son intervention sur les droits des victimes.
Selon Paolina Massidda, le traité fondateur de la Cour (Statut de Rome), accorde aux victimes de crimes relevant de la compétence de la CPI le droit de participer aux procédures indépendamment de l’accusation ou la défense.
A l’en croire, les victimes peuvent choisir leur avocat qui peut être interne au Bureau ou extérieur à la Cour et la Cour à le mandat de fournir à cet avocat le soutien administratif et logistique nécessaires pour mener son mandat.
« Les victimes peuvent choisir leur propre conseil et présenter leurs vues et préoccupations lors des procédures devant la Cour », a déclaré Paolina Massidda.
D’après ses explications, les victimes qui ne perçoivent pas de la même façon les crimes que le Bureau du procureur constituent tout de même un maillon essentiel dans la recherche de la vérité.
Selon elle, elles peuvent aussi demander réparation du préjudice qu’elles ont subi si la personne accusée est déclarée coupable.
Le rôle des victimes, a-t-elle indiqué, commencent en phase préliminaire jusqu’au procès soit directement soit par l’intermédiaire des experts qui peuvent témoigner devant la Cour.
« Dans toutes les affaires, nous avons cette synergie qui nous permet d’être proches des victimes. Il est important de garder contact avec les clients», a précisé Paolina Massidda.
Paolina Massidda qui a représenté des victimes dans les procédures devant la Cour dans presque toutes les situations et affaires à travers le monde, a aussi expliqué que la sécurité des victimes est une préoccupation de la Cour.
Pour ce faire, a-t-elle souligné, la Cour prend des dispositions pour éviter d’exposer les victimes. Si les victimes sont appelées à témoigner, les mesures de protection qui peuvent être mise en œuvre par les juges vont du camouflage des visages et des voix lors des témoignages jusqu’à l’assistance psychologique et la relocalisation à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.
Au cours de la rencontre, les journalistes ont abordé plusieurs préoccupations sur certains crimes connus ou traités par la Cour.
En dehors de tout ce qui a été fait avec les victimes des affaires Laurent Gbagbo et Blé Goudé, Ongwen , Yekatom et Ngaïssona et des procédures de réparation dans les affaires Lubanga et Katanga, Paolina Massidda a aussi laissé entendre que la Cour suit de près certaines situations qui se déroulent dans beaucoup de pays qui représentent des sources potentielles de crimes et de violations des droits de l’homme. A l’évocation du cas de la Côte-d’Ivoire qui vient de boucler des élections controversées, elle a rappelé que la Procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, dans une déclaration, a appelé les acteurs politiques pour que le pays ne retombe dans la situation qu’il a connu en 2010.
Christophe Assogba
Bonjour,
Peut-on avoir accès à la version vidéo de l’entretien?