Hélèna Capo-Chichi, Présidente de l’ONG Famille – Nutrition – Développement : « Le gouvernement manifeste une volonté assez forte contre le phénomène des violences à l’égard des filles et des femmes « 

Portée sur les fonts baptismaux depuis le 07 Juillet 2017, l’organisation non gouvernementale (ONG) Famille – Nutrition – Développement (FND) s’investit dans la promotion des droits de la femme et de la fille au Bénin. Dans cet entretien, sa présidente Hélèna Capo-Chichi épouse Choubadé apprécie les efforts déployés pour favoriser la réduction des violences à l’égard des femmes et salue la volonté politique affichée du ministère des Affaires sociales.

Droits Humains Infos : Quelle importance accorde votre organisation à la Campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes ?
Héléna Capo-Chichi : Lancée en 1991 par des activistes du premier Institut international pour le Leadership des femmes, la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre est un événement international qui démarre chaque 25 novembre, date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se termine le 10 décembre, qui marque la Journée des droits de l’homme. Elle est une occasion pour les organisations féminines locales, les organisations non gouvernementales nationales, régionales et internationales, les organismes des Nations Unies ainsi que les gouvernements d’œuvrer à la promotion des droits humains des femmes en appelant à la prévention et à l’élimination de la violence faite aux femmes et aux filles.
Comme de nombreux acteurs qui soutiennent donc la campagne en sensibilisant l’opinion publique, en mobilisant les électeurs, en demandant des comptes et en montrant les progrès accomplis en matière d’élimination de la violence fondée sur le genre, l’ONG Famille -Nutrition- Développement (FND) accorde une importance capitale à l’initiative.
En effet, l’un des objectifs de notre organisation est d’instaurer les piliers de l’approche genre au sein des familles en vue de réduire les inégalités entre la fille et le garçon, l’homme et la femme. Au regard donc de cet objectif que nous nous sommes assignés, nous ne pouvons pas rester en marge de cette campagne. C’est pourquoi, nous apportons selon nos moyens, notre contribution à ladite campagne en prenant des initiatives propres et en soutenant aussi les initiatives des autres acteurs.

A l’occasion de l’édition 2020 de la Campagne, quelles sont les initiatives prises par votre organisation ?
L’ONG FAMILLE-NUTRITION-DEVELOPPEMENT (FND), pour marquer l’édition 2020 de la campagne, a opté pour une campagne digitale d’information, de dénonciation, de soutien aux victimes et de sensibilisation pour l’élimination des violences à l’égard de la femme.
Par ailleurs, elle s’est activement lancée en relayant et en soutenant les actions et publications des autres acteurs comme ONU FEMMES, l’Organisation mondiale de la Santé EngenderHealth, le Ministère des Actions Sociales et de la Microfinance, Médecin du Monde, ONG FEMMES FORTES, l’ONG CALVIF, Plan International Bénin, FEMMES DEBOUTS MALGRE TOUT etc , à travers toutes ses plateformes de communications pour une visibilité plus larges de la campagne et pour atteindre une cible très considérable.
Quelle est votre appréciation des efforts des pouvoirs publics pour mettre fin au phénomène au Bénin ?
Vu l’ampleur du phénomène des violences à l’égard des filles et des femmes au Bénin, notre gouvernement manifeste une volonté assez forte, soutenue par des actions qu’il mène au quotidien par le biais de son Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance pour mettre fin au phénomène.
En effet, le troisième pilier du Programme d’Actions 2016-2021 du Gouvernement repose sur l’Amélioration des conditions de vie des populations. A travers celui-ci, le gouvernement s’est engagé à rendre rapidement opérationnelle une nouvelle politique de protection sociale et d’accès aux services sociaux de bases pour tous les citoyens. La prise en charge de la protection sociale des plus démunis et la mise en place d’une politique de microcrédit au profit des populations en réponse aux besoins réels de financement des activités génératrices de revenus sont particulièrement prévues.
Sur cette base et à travers son Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, le Gouvernement béninois s’active à travers la promotion de la loi N° 2011-26 DU 19 Janvier 2012 portant prévention des violences faites aux femmes pour la protection juridique de la femme béninoise et une meilleure valorisation du principe de l’égalité des sexes.
Ce même Ministère a mis en place une Ligne d’assistance aux enfants (LAE), victimes de violences et d’abus le 18 Mars 2020. Il s’agit d’un numéro vert gratuit, le 138 sur lequel tout enfant victime ou toute personne témoin ou informée d’un cas de violence sur un enfant peut appeler pour dénoncer.
Par ailleurs le gouvernement a entrepris plusieurs actions visant l’autonomisation des filles et des femmes. Cette préoccupation est une arme fondamentale et indispensable pour la lutte contre le fléau des violences à l’égard des filles et des femmes. Le retour du Microcrédit aux plus pauvres « Microcrédit Alafia » annoncé par Madame la Ministre du MASM le Mardi 27 Octobre 2020, est aussi la preuve de l’attachement et du soutien du gouvernement à l’autonomisation des filles et des femmes dans la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes.

Propos recueillis par Aclan OMIOTAN