La communauté internationale célèbre chaque 10 Décembre la Journée Internationale des Droits de l’Homme.
Au Bénin, l’ONG CALVIF (Centre d’Aide et de Lutte contre les Violences faites aux Femmes) a organisé une marche pacifique pour célébrer l’édition 2021 de la journée.
Démarrée au Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, cette marche pacifique a échoué au Ministère des affaires sociales où les manifestants ont plaidé pour l’intervention de la Ministre Véronique Tognifodé dans le dossier « Carmen Badet ».
Cette dernière est opposée à son ex-mari, M. Koudamiro avec qui elle a eu quatre enfants dont le cadet a 2 ans et l’aîné 8 ans.
Dans son plaidoyer adressé à la ministre des affaires sociales, la Directrice exécutive de Calvif, Crisante Antonella, précise que depuis Janvier 2021 à ce jour, Mme Badet n’a vu ses enfants que 4 fois malgré ses droits à les recevoir conformément au jugement No 342/AD/PD/2021 du 30 Aout 2021.
Or, selon le Calvif » les enfants ont besoin de leur maman pour leur plein épanouissement », selon les propos de sa directrice exécutive.
Lire l’intégralité du plaidoyer de la directrice exécutive de l’ONG CALVIF
Madame la Ministre des Affaires Sociales et
de la Microfinance du Benin
Objet : Justice pour Madame Carmen BADET
Excellence Madame la Ministre,
Le Centre d’Aide et de Lutte contre les Violences faites aux Femmes (CALVIF) est une ONG à but non lucratif qui se mobilise pour la défense des droits des femmes et la prise en charge intégrée (psychosociale, juridique et/ou judiciaire) des victimes de toutes les formes de violences au Bénin.
Au cours de nos services de prise en charge intégrée des femmes et filles victimes de violences, une doléance de la part de ces dernières devient de plus en plus prégnante. Il s’agit du non-respect de l’article 26 de la Loi Nº 90-32 du 11 Décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin. Ledit article déclare : « L’Etat assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion politique ou de position sociale. L’homme et la femme sont égaux en droit. L’Etat protège la famille et particulièrement la mère et l’enfant…»
Fort est de constater que l’injustice majeure que nos victimes subissent est liée aux différences de position sociale qui engendrent l’abus de pouvoir.
C’est le cas de l’histoire d’une de nos victimes : Mme Carmen BADET.
En effet, Mme Carmen BADET et Mr KOUDAMIRO se sont mariés à l’état civile et ont eu quatre (4) enfants dont l’âge est compris entre deux (2) et huit (8) ans. Depuis des années, Mme Carmen subit toutes formes de violences de la part de son époux. Suite à son opposition au projet de polygamie de ce dernier, la situation s’est empirée depuis environ un an.
Mr KOUDAMIRO a eu un enfant avec l’une de ses maitresses qu’il a emmenée dans le domicile conjugal en renvoyant sa femme légitime tout en gardant leurs 4 enfants et ses effets personnels. Ces enfants vivent actuellement avec la maitresse de leur père. Tout contact a été coupé entre les enfants et leur mère. L’affaire étant au tribunal, l’ordonnance de non conciliation prise par le juge, dans le cadre du divorce demandé par Mme Carmen, a recommandé la récupération des effets et le relâchement des enfants. Cependant Mr KOUDAMIRO, Représentant spécial de l’ordre souverain de Saint Jean de Jérusalem, Fédération des prieurés autonomes des Chevaliers de Malte, use de son immunité diplomatique et l’inviolabilité de son domicile pour ne pas exécuter les décisions du tribunal.
Entre autres, il abuse de sa position sociale et de ses connaissances pour faire de Madame Badet sa proie, pour dénigrer son image de femmes et de mère et pour obtenir le plein pouvoir sur ses enfants. En effet, depuis Janvier 2021 jusqu’à ce jour, Mme Badet n’a vu que ses enfants que 4 fois malgré ses droits à les recevoir conformément au jugement n 342/AD/PD/2021 du 30 Aout 2021.
Excellence Madame la Ministre, le CALVIF, portant la souffrance de cette femme et de ses enfants, demande l’intervention de votre Ministère afin que ces enfants retrouvent leur mère pour leur plein épanouissement.
Rassuré de votre engagement pour la défense des droits des femmes, et votre attachement à la cause des enfants, une suite favorable reste l’espérance de cette femme et ses enfants et de toute une population victime, objet de ce plaidoyer.
Recevez nos sincères salutations et remerciements.
La Directrice Exécutive
CRISANTE Antonella