Dans le cadre de la célébration du 8ème anniversaire de la campagne Ibelong, Amnesty International Bénin a organisé un conférence de presse ce vendredi 04 Novembre 2022 pour célébrer l’événement.
Cette conférence de presse a été précédée d’une caravane avec des conducteurs de taxi-moto du carrefour UNAFRICA pour le siège de l’ANIP sis à Cadjehoun à Cotonou pour une séance de sensibilisation des usagers sur la nécessité d’avoir une nationalité.
Lancée le 04 novembre 2014, l’objectif visé par cette initiative est d’éradiquer l’apatridie Les personnes apatrides ne peuvent souvent pas –ou que difficilement exercer leurs droits A travers le monde, 4,2 millions d’apatrides sont actuellement répertoriés par le HCR.
Pour le Directeur d’Amnesty International Bénin, Dieudonné Dagbeto L’apatridie a de multiples origines. Certaines personnes naissent apatrides, d’autres se retrouvent apatrides à un stade ultérieur de leur vie. L’apatridie peut se produire notamment dans les situations suivantes :lorsqu’il existe des lacunes dans la loi sur la nationalité d’un État ou lorsque les règles nationales de plusieurs Etats sont en conflit;lorsque les mères sont discriminées et ne peuvent pas transmettre leur nationalité à leurs enfants ; lorsque certains groupes sont privés de nationalité, ou se la voient refuser, du fait de leur ethnie, race ou religion ; lorsqu’un État se dissout complètement ou de manière partielle et qu’il n’y a pas de garantie que toutes les personnes concernées peuvent respectivement acquérir une nouvelle nationalité ou conserver leur nationalité précédente.Le directeur exécutif d’AIB, précise que pour protéger les apatrides et prévenir l’apatridie, la communauté internationale a élaboré deux Conventions en matière d’apatridie :la Convention de 1954 relative au statut des apatrides, qui comprend les droits minimaux à accorder aux personnes apatrides ; la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie, qui vise à prévenir et de ce fait à réduire l’apatridie à la naissance et à un stade ultérieur de la vie.Dieudonné Dagbeto attire l’attention sur les dispositions visant à prévenir l’apatridie qui se trouvent également dans les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme et dans deux Conventions du Conseil de l’Europe. La Convention du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant garantit par exemple le droit à une nationalité.Au Bénin. »Le Bénin a adhéré en décembre 2011 à la Convention de 1954 relative au statut d’apatride ainsi qu’à la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie devenant ainsi le premier pays d’Afrique engagé dans la lutte contre l’apatridie. Depuis le 4 novembre 2014, à l’occasion du soixantième anniversaire de la Convention de 1954, l’UNHCR a lancé une campagne mondiale d’éradication de l’apatridie. Dans une lettre ouverte que le bureau a partagée avec toutes les agences, le Haut-Commissaire avait exhorté les dirigeants du monde entier à prendre des mesures au cours de la prochaine décennie, en vue d’éradiquer l’apatridie.Au Bénin, l’événement avait été marqué par la validation d’un plan d’action national d’éradication de l’apatridie lors d’une réunion de haut niveau le 20 novembre 2014. Ce plan traduit l’engagement politique du Gouvernement béninois à éradiquer le phénomène de l’apatridie. Il énonce une série d’actions visant à lutter définitivement contre le fléau. Par cet acte, le Bénin s’est inscrit parmi les trois premiers pays du monde et le premier en Afrique engagé » a t-il affirmé lors de cette conférence de presse.
Précisons qu’au point de chute de la caravane, l’assistante de projet à Amnesty International Bénin, a livré un message aux autorités de l’Agence Nationale Identification des Personnes. Dans son adresse, Christelle Odoye d’Amnesty International Bénin a plaidé pour que les services d’identification et d’enregistrement des personnes soient davantage rapprochés des populations, notamment dans les milieux ruraux; L’Etat vulgarise davantage la loi 2020-34 du 06 janvier 2021 portant dispositions spéciales de simplification et de gestion dématérialisée de l’enregistrement des faits d’état civil; Le projet de nouveau code de la nationalité soit voté par le Parlement béninois ; Des actions d’information et de sensibilisation soient multipliées dans toutes nos langues locales; Les agents de terrain au niveau de l’ANIP et des maternités soient renforcés et outillés pour un meilleur enregistrement de chaque naissance; Et pour finir, que les structures œuvrant pour l’éradication de l’apatridie soient valorisées et encouragées dans leurs efforts qui, sans nul doute, contribuent fortement au développement et à la sécurité.