Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Lutte contre la détention illégale des femmes accouchées dans les hôpitaux du Bénin pour défaut de paiement », le Groupement La Vie Pour Tous a organisé ce vendredi 09 Décembre 2022 un atelier de restitution et de validation dudit projet.
La représentante de la présidente du conseil d’administration du GLVPT Danielle Panou a remercié tous les participants pour l’intérêt accordé à la thématique et a remercié la CBDH pour son appui et également l’Union Européenne pour son soutien financier.Quant au représentant de la CBDH, Houmondji Bienvenue, les droits humains sont inaliénables. Le droit à la santé est rangé dans la catégorie des droits économiques, sociaux et culturels, est un droit fondamental de la personne humaine qui consiste en un état de complet bien-être physique, mental et social.Il précise qu’ au plan international, ce droit est protégé par des normes telles que: Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966), Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1965), Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979), Convention relative aux droits de l’enfant (1989), Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille(1990), Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006)Au Bénin, les textes qui protègent le droit à la santé sont:La Constitution Béninoise du 11 décembre 1990 telle que modifiée par la loi n° 2019-40 du 07 novembre 2019 ; La loi n°2020-37 du 03 février 2021 portant protection de la santé des personnes en République du Bénin telle que modifiée par la loi n° 2022-17 du 19 octobre 2022.En effet, d’après la Constitution Béninoise du 11 décembre 1990 telle que modifiée par la loi n° 2019-40 du 07 novembre 2019en son article 8, l’Etat a le devoir d’assurer à ses citoyens l’égal accès à la santé dans le but de les protéger et pour rendre effective la protection du droit à la santé des personnes, le législateur béninois a adopté la loi n°2020-37 du 03 février 2021 modifiée par loi n° 2022-17 du 19 octobre 2022. Ce texte organise la protection de la santé des personnes vivant ou entrant sur le territoire béninois et les confère des droits devant être appliqués dans tous les établissements de santé (hôpitaux, cliniques…).Cependant la réalité sur le terrain est tout autre chose.
Après l’ouverture officielle de l’atelier, le directeur exécutif du Groupement La Vie Pour Tous, Lionel Whannou a présenté les résultats de l’étude réalisée sur la détention illégale des femmes accouchées dans les hôpitaux pour non paiement des frais hospitaliers dans les hôpitaux d’allada, D’abomey calavi, Porto Novo, adjohoun et parakou. Il explique dans sa communication qu’a l’analyse de la Vie des femmes retenues dans les formations sanitaires Habituellement, après un accouchement la femme a hâte de rentrer chez elle, pour profiter des premiers instants en famille avec son bébé. L’assurance du retour n’est toujours pas garantie du fait des contraintes financières. Certaines génitrices sont obligées de vivre des calvaires. Les mères porteuses d’un enfant,qui à elles seules couvrent les 3/4 de l’effectif total tandis que, les mères de jumeaux (9,8%) et celles qui ont perdu leurs enfants à la naissance… Plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte et ne permettent pas aux femmes accouchées de regagner leur domicile.
Après les résultats de l’étude les représentants des formations sanitaires présents ont tenté de se justifier quant à la garde illégale des femmes accouchées. Le rapporteur général de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme, le Commissaire Serge Prince Agbodjan, présent a saisi l’occasion pour édifier ces derniers sur les textes et lois en la matière. Il fait savoir aux responsables présents que la détention illégale des femmes accouchées dans les hôpitaux est une grave infraction sévèrement punie par la loi. Il va les inviter à trouver d’autres stratégies de recouvrement des frais hospitaliers pour ne plus garder illégalement les femmes dans les formations sanitaires.
Gatien ELEGBEDE