La salle de conférence de la Blue zone de Zongo à Cotonou, a servi de cadre ce jeudi 09 Décembre 2021, à un seminaire multi-acteurs sur la liberté d’expression et l’animation de l’espace civique.
Organisé autour du thème : « le défenseur des droits humains face aux restrictions des libertés et de l’espace civique », ce séminaire organisé par Amnesty International Bénin vise à rappeler les fondamentaux de la liberté d’expression et de l’espace civique, de faire un état des lieux de la liberté d’expression notamment au Bénin, d’amorcer des discussions constructives à une meilleure jouissance de la liberté d’expression au Bénin.
À cette activité qui a réuni des participants venus de divers horizons, plusieurs communications ont été délivré. Elles ont eu pour thèmes « Liberté d’expression, notion, implication et tentative des restrictions par la pratique des États : cas du Bénin », » La liberté de presse à l’épreuve du code sur le numérique eu Bénin » , » Liberté associative et syndicale face aux réformes politiques » et » Posture d’un activiste des droits humains dans un État restrictif des libertés ».
Ces différentes communications ont été développées respectivement par le professeur Samson Igor Guedegbe, titulaire de la chaire UNESCO DPHD, Arnaud Froger, reporter sans frontières, le professeur Phillipe Noudjenoumè et Hugues Comlan Sossoukpè.
À l’ouverture des échanges, le directeur exécutif d’Amnesty International Bénin, Dieudonné Dagbéto fait remarquer que le rétrécissement de l’espace civique et des libertés individuelles et collectives prend de plus en plus d’ampleur dans le monde en général et sur le continent africain en particulier.
« Plusieurs faits, généralement attribués aux pouvoirs publics restreignent ou tentent de restreindre la liberté d’expression, d’association, de réunion, de manifestation pacifique. Il devient de plus en plus courant pour les gouvernements d’imposer des restrictions légales injustifiées à la société civile, aux médias, notamment à travers des lois et autres actes réglementaires. Les militants de la société civile, le journalistes et les défenseurs des droits de l’homme sont, en outre, confrontés à une escalade d’intimidations, de harcèlements et de représailles allant jusqu’à l’emprisonnement pour avoir entrepris des activités légitimes »
Au Bénin, poursuit-il, » l’animation de l’espace civique a connu plusieurs faits ayant conduit à son amenuisement. L’on peut citer, entre autres la décision 2020 de retirer aux particuliers et aux organisations non gouvernementales la possibilité de saisir la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des peuples, les démêlés judiciaires des blogueurs, journalistes et militants, notamment en vertu du Code du numérique de 2018, les élections d’avril 2019 entachées de violations : coupure d’Internet, usage excessif de la force lors des manifestations, interdictions de manifester et arrestation de manifestants ».
Alors que le Bénin entame un nouveau mandat dès l’année prochaine au conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Dieudonné Dagbeto exprime le voeu de voir la situation s’inverser. » Nous compterons sur chacune des organisations pour aider notre pays à relever les défis qui l’attendent sur le terrain de la liberté d’expression », dira-t-il.
Au terme de cette journée, les participants ont échangé autour des stratégies pouvant conduire l’Etat du Bénin à abroger ou modifier le lois ou pratiques utilisées pour restreindre la liberté d’expression et d’association.
Gatien ELEGBEDE