La Commission Béninoise des Droits de l’Homme (CBDH) a présenté son rapport annuel 2019 sur la situation des droits de l’homme au Bénin aux députés de la 8ème Législature ce mercredi 21 octobre 2020 à Porto-Novo.
Ainsi, après le Président de la République, les représentants du peuple sont désormais mieux informés sur l’état de la situation des droits humains au Bénin.
Dans son grand oral à l’occasion, le président de l’institution chargée de la promotion et de la protection des droits de l’homme au Bénin, Clément CAPO-CHICHI a salué les avancées notées depuis quelques années au Bénin à travers notamment le renforcement de son cadre législatif et juridique relatif aux droits de l’Homme.
Cependant, la Commission note que, malgré ces signaux positifs, l’existence d’un arsenal juridique important, de nombreux mécanismes de protection ainsi que les progrès réalisés, la situation des droits de l’Homme reste à améliorer.
De ses investigations en effet, il ressort que des violations de ces droits dans toutes leurs catégories persistent et pour certains, elles se sont même amplifiées au cours du processus électoral des législatives d’avril 2019.
Cette situation est imputable, à en croire Clément CAPO-CHICHI à l’ineffectivité et aux difficultés d’application et de mise en œuvre de certaines mesures législatives et règlementaires ainsi que le non-respect des obligations du Bénin en matière des droits humains.
Ces violations et atteintes aux droits de l’Homme ont été constatées par la Commission au cours de la période de référence allant du 03 janvier 2019 au 03 janvier 2020.
Les atteintes aux droits civils et politiques dénoncées
Dans le premier rapport de la CBDH, il est à noter la violation du droit à la vie par des pertes en vies humaines enregistrées lors de la répression des manifestations de Kilibo (Commune de Ouessè), de Cadjèhoun (Commune de Cotonou) et de Kandi (Commune de Kandi) liées au processus électoral des législatives du 28 avril 2019 ; la violation du droit à l’intégrité physique lors de la répression des manifestations des évènements de Kilibo où la Commission a enregistré des blessés graves du côté des forces de défense et de sécurité ; la violation de la liberté d’expression à travers l’interdiction des manifestations publiques et la répression de ces manifestations non autorisées par l’usage disproportionné de la force par les Forces de défense et de sécurité au cours du processus électoral des législatives du 28 avril 2019, des irrégularités en matière de justice telles que des arrestations arbitraires et détentions illégales malgré les décisions des juridictions, des délais des procédures excessivement longs et des difficultés d’exécution de certaines décisions de justice qui sont en partie à la base de la surpopulation carcérale (liée à l’espace).
La CBDH note également des mauvaises conditions carcérales observées dans les prisons civiles et maisons d’arrêt du Bénin, la violation du droit à un procès équitable, la violation du droit d’accès à l’information et de pouvoir communiquer librement par la coupure du signal d’internet et de communication vers l’extérieur lors des législatives du 28 avril 2019 et l’entrave à la liberté de la presse.
Gatien ELEGBEDE